Repousser les frontières de l’intime dans la recherche : quelques réflexions d’une chercheuse militante intersexe
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Abstract
L’idéal d’objectivité et la quête de vérité sont bousculés par l’arrivée massive de chercheurs universitaires provenant de groupes ayant historiquement connu des discriminations. Contestant la possibilité même d’atteindre l’objectivité et relevant comment la recherche qui s’en réclame a souvent contribué à des injustices sociales, plusieurs de ces chercheurs défendent la légitimité des recherches engagées. Cependant, parmi les débats qui ont suivi, peu se sont consacrés aux implications que revêtent l’affirmation d’un positionnement identitaire qui n’est pas d’emblée visible, tels que ceux d’une personne lesbienne, gaie, bisexuelle, trans, ou encore intersexe. Le dévoilement intersexe repousse tout particulièrement les frontières de l’intime, puisqu’il renvoie à la corporéité sexuée de la personne qui l’effectue. Est-il compatible avec les critères de scientificité et ses normes de détachement? Je souligne les risques sociaux que comportent l’effacement identitaire systématisé, de même que l’importance d’inclure la réflexivité et le sensible pour respecter la rigueur intellectuelle.
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