La paradoxalité de la reconnaissance de l’expérience de coercition reproductive : une analyse qualitative

Main Article Content

Audrey Bujold
Sylvie Lévesque

Abstract

La coercition reproductive fait référence aux comportements de contrôle et de force infligés afin d’orienter la trajectoire reproductive des femmes. Les conséquences sont multiples : grossesses inopportunes, recours accentué aux contraceptifs d’urgence et avortements, dépression. Malgré ces effets importants, les femmes qui en sont victimes éprouvent souvent de la difficulté à reconnaitre leur expérience comme telle, ce qui contribue à limiter leur recherche de soutien. Cette analyse qualitative réalisée auprès de 12 femmes et d’une personne non-binaire ayant vécu de la coercition reproductive présente comment la reconnaissance d’une telle expérience se déploie sur un continuum qui intègre à la fois des facteurs qui facilitent la reconnaissance et d’autres qui la fragilisent. Nos résultats suggèrent que le processus de reconnaissance est paradoxal, et revêt un caractère narratif, intersubjectif et social. Contrastant nos résultats avec la reconnaissance honnéthienne, des pistes critiques sont formulées en ce qui concerne notamment le déficit de ressources herméneutiques.

Article Details

Section
Articles