« Il faut que je périsse ou que je me venge ». Politiques de la méchanceté dans les <i>Lettres</i> de Cyrano
DOI :
https://doi.org/10.18192/analyses.v12i2.2013Résumé
Cet article se fixe l’objectif de montrer que les Lettres (1654) de Cyrano de Bergerac configurent une véritable politique de la méchanceté qui informe la fictionnalisation du « moi » cyranien. La méchanceté de Cyrano se décline en plusieurs modalités. Dans un premier temps, il sera question du contexte de répression et de censure qui surplombe et oriente la mise en écriture des Lettres, engendrant un régime de lecture judiciaire. Cyrano développe aussi, au gré de ses offensives, une esthétique duelliste qui dépasse l’injonction du « soit périr, soit se venger », lieu commun culturel de la querelle sous l’Ancien Régime. Enfin, la méchanceté cyranienne s’inscrit dans un discours de la prédation qui consiste à la fois à déshumaniser l’ennemi et à le dépourvoir de parole.
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