« Cet endroit est tous les endroits ». L’écriture comme traversée de l’attente et expérience de la suspension dans <i>L’Incendie du Hilton</i> de François Bon

Auteurs-es

  • Marie-Hélène Voyer

DOI :

https://doi.org/10.18192/analyses.v12i3.2091

Résumé

Cet article porte sur la poétique du lieu hôtelier chez François Bon. L’analyse du roman L’Incendie du Hilton nous permet de saisir comment, loin d’être un simple lieu de standardisation et d’atonie, l’hôtel se déploie chez l’auteur comme un endroit totalisant, une épure intemporelle, l’espace d’une résistance aux poncifs de l’industrie littéraire tout autant qu’un espace d’émergence de récits potentiels. Dans L’Incendie du Hilton s’échafaude ainsi une réflexion sur la mécanique littéraire, sur les conditions et les lieux de l’écriture, sur la mise en récit du banal et sur la possibilité d’un roman sans territoire, bricolé à même la matière discrète de ces endroits qui sont tous les endroits : salons du livre, salles d’attente et gares, hôtels génériques, etc. Et si la possibilité même de l’écriture naissait dans ces interstices que créent l’indifférenciation, l’attente et l’ennui ? Derrière une sérialité, une neutralité et une rationalité apparente, se dévoile ainsi le riche potentiel narratif de tous ces lieux de peu.

Téléchargements

Publié-e

2017-08-25

Numéro

Rubrique

Dossier - Lieux « usés ». Espaces et topoï dans le roman de l’écrivain