Auto-fiction(s) du réel : « La Pudeur ou l'Impudeur » d'Hervé Guibert

Auteurs-es

  • Catherine Guéneau Université Paris III Sorbonne Nouvelle

DOI :

https://doi.org/10.18192/analyses.v7i2.361

Résumé

Si l’autobiographie en littérature ou l’autoportait en peinture et en photographie ont été couramment pratiqués, le cinéma semblait moins adapté techniquement à ce type de réalisation intimiste. L’apparition progressive de procédés de filmage plus légers donnera finalement aux cinéastes toute la liberté nécessaire pour l’auto-filmage. Le film d’Hervé Guibert La Pudeur ou l’Impudeur (1991), en utilisant ce type de dispositif, entrecroise des enjeux de vie avec des enjeux de représentation à travers ce qu’on pourrait nommer « un cinéma du subjectif». Un cinéma qui ne serait plus séparé de la vie mais en constante interaction avec elle, ouvert à l’imprévisible, où la mise en jeu identitaire du cinéaste appelle en retour celle du spectateur. Guibert nous regarde dans les yeux, comme il le fait lui-même face à son miroir pour regarder la mort en face.

Abstract

If autobiography in literature or the self-portrait in painting and photography have long been practiced, film seemed to be technically less suited to a certain type of intimate portrayal. The appearance of lighter filming tools, however, finally brought filmmakers the necessary freedom to « self-film ». In using these new technical devices, Hervé Guibert’s film La Pudeur ou l’Impudeur (1991) crosses life challenges with representational ones through what could be called “a cinema of the subjectivity”. This cinema would no longer be separated from life but in constant interaction with life, opened to the unpredictable, in a process which questions the identity game of the filmmaker as well as the one of the viewer. Guibert looks at us straight into the eyes, as he does look straight into his mirror in order to face death.

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Publié-e

2012-04-16

Numéro

Rubrique

Dossier - Hervé Guibert