Le degré in-fini de l'écriture : la prose d'Éric Chevillard
DOI :
https://doi.org/10.18192/analyses.v7i1.387Résumé
Deleuze relevait chez Beckett des « disjonctions inclusives », soit des sélections paradigmatiques logiquement incompatibles qu’une langue « bégayante » fait cependant cohabiter. La prose d’Éric Chevillard travaille cette limite de la langue. Ainsi, le protagoniste de Palafox (1990) est à la fois papillon, reptile et éléphant ; Crab (Un fantôme, 1995) se distingue à la fois par « sa laideur effrayante » et « la beauté irrégulière de ses traits ». Une taxinomie fantaisiste sur le plan des mots entraîne une ontologie irréconciliable au niveau du monde-référent. Nous étudions ici les modalités par lesquelles ces corps irrationnels parasitent les structures du discours et, partant, celles du « réel ».
Abstract
Deleuze had noted Beckett’s “inclusive disjunctions”, that is, logically incompatible paradigmatic choices which could nonetheless coexist in a “stammering” language. Éric Chevillard’s prose works this limit of language. Thus the protagonist of Palafox (1990) is at the same time butterfly, reptile and elephant, Crab (Un fantôme, 1995) is distinguished both by his “frightening ugliness” and the “irregular beauty of his features”; a fantastical taxonomy of words engages an irreconcilable ontology on the level of world-referent. I reflect here on the modalities whereby such irrational bodies parasitically occupy the structures of discourse and, thereby, of the “real”.
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