Mise en abyme et engagement littéraire chez Jean-Jacques Pelletier
DOI :
https://doi.org/10.18192/analyses.v7i1.392Résumé
Alors que le roman policier (ou d’espionnage), souvent associé à une forme de critique sociale, cherche généralement à maintenir l’illusion référentielle sur laquelle il repose, La Faim de la Terre, de Jean-Jacques Pelletier, offre au contraire une mise en abyme de son fond et de sa forme, par l’entremise d’un personnage d’écrivain — le bien nommé Victor Prose —, qui réfléchit aux possibles manières de narrer les événements de la diégèse. Ce procédé peut être vu comme la manifestation d’une nouvelle forme d’engagement littéraire, propre à une époque où, paradoxalement, le roman se méfie du récit alors même que la société, en général, se comprend de plus en plus selon une logique narrative (ou « storytelling »).
Abstract
While the detective (or espionage) novel, often associated with a form of social criticism, generally seeks to maintain the willing suspension of disbelief on which it rests, La Faim de la Terre, by Jean-Jacques Pelletier, offers instead a mise en abyme of its substance and form, through the character of a writer — aptly named Victor Prose — who reflects on possible ways to narrate the events of the diegesis. This process can be understood as the manifestation of a new form of literary engagement, specific to a time when, paradoxically, the novel is suspicious of narration all the while society, as a whole, can be more and more understood according to a narrative logic (aka “storytelling”).
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