Moi, my <em>Self</em> y yo : les métamorphoses linguistiques dans le premier roman de Yann Martel

Auteurs-es

  • Rainier Grutman

DOI :

https://doi.org/10.18192/analyses.v4i1.556

Résumé

Si la métamorphose sexuelle du personnage principal constitue l’aspect le plus spectaculaire de Self, cet article porte sur une autre transformation, d’ordre linguistique, qui contribue aussi puissamment à l’originalité du premier roman de Yann Martel. Dans Self, l’altérité linguistique apparaît dans toute sa splendeur. À côté de l’anglais, du français et de l’espagnol (les langues du protagoniste), on y trouve des idiomes aussi peu courants que le tchèque et le hongrois. D’évidentes métaphores de l’opacité linguistique, ils cachent néanmoins un terrible message et un non moins terrible présage. Car s’il « parle en langues », le roman de Martel ne constitue pas une tour de Babel à l’envers, harmonisant ce que l’ire divine avait divisé.

Abstract

While the gender-bending sex-change of its main character constitutes the most spectacular aspect Yann Martel’s novelistic debut, there is a another transformation at work in Self, one that also contributes in no small measure to the novel’s originality. In Self, the radical otherness of foreign tongues appears in all its splendour. Besides English, French, and Spanish (all spoken by the main character), languages as unfamiliar as Czech and Hungarian are quoted at considerable length. Obvious metaphors for linguistic opacity, these passages nevertheless conceal a terrible message and foreshadow a frightful reality. For if Martel’s novel « speaks in tongues », it is not an inverted tower of Babel, harmonizing what divine wrath had previously divided.

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