La littérature ou la vie : l’obsession de la littérarité chez Jorge Semprun
DOI :
https://doi.org/10.18192/analyses.v6i3.647Résumé
En offrant un panorama de l’œuvre encore souvent méconnue de Jorge Semprun, cet article entend en amorcer une lecture affranchie des interprétations habituellement liées à la mémoire des camps. Il s’attache à étudier les stratégies d’écriture de l’auteur-témoin qui semble chercher à imposer à tout prix son œuvre dans le champ littéraire. En analysant la manière dont Semprun écrit le souvenir de la déportation et de l’engagement communiste, un paradoxe central apparaît : tout en se manifestant de manière quasi obsessive comme écriture littéraire, cette dernière ne cesse de mettre en scène le caractère gratuit et purement ludique — en somme inessentiel par rapport au vécu — de la littérature et de ses enjeux.
AbstractThis article tries to provide both an overview of the yet unknown work of Jorge Semprun and a new reading, freed from the usual interpretations linked to the deportation memory. It analyzes the writing strategies of the author-witness who tries to impose his work in the literary field. By studying the way Semprun writes his own memories of the deportation and of his commitment as a high member of the Communist Party, a central paradox appears: his writing seems obsessed with being literary, and yet it keeps displaying the gratuity of literature, which is thus considered as unessential compared to reality.
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