Jouer au maître et au disciple. Filiation, maîtrise et ironie dans la correspondance de Jacques Ferron et Pierre Baillargeon

Auteurs-es

  • Ariane Léger

DOI :

https://doi.org/10.18192/analyses.v2i3.672

Résumé

Dans une lettre de 1948, Jacques Ferron désigne l’écrivain Pierre Baillargeon comme son « maître d’écriture ». Chacun des mots du syntagme a son importance : le premier instaure une filiation très hiérarchisée, ce qui surprend chez un auteur connu pour se jouer de l’autorité et des modèles, et le second témoigne de la volonté de situer l’enjeu de la relation au plan scripturaire. Le choix et l’usage du mot « maître », dans la correspondance de Ferron et Baillargeon, révèlent en effet chez l’auteur de La Nuit une vision de la création littéraire qui tranche avec la poétique de sa maturité et dont cet article s’emploiera à mettre au jour les présupposés.

Abstract

In a letter dated 1948, Jacques Ferron calls writer Pierre Baillargeon his own "maître d’écriture" (literally "master in writing"). Each word of the phrase has its importance. The first word establishes a very hierarchical filiation, which is surprising from an author known to ironize authority and models. The second word shows a will to define the principal concern of the relationship precisely as one of creative writing. Indeed, in the correspondence between Ferron and Baillargeon, the choice and use of the word "master" reveal from the author of La Nuit a poïêsis that contrasts with the one of his maturity. This article will endeavour to show the presuppositions of that particular conception.

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Rubrique

Dossier - Filiations intellectuelles dans la littérature québécoise