Parler autour du Père mort. Les théâtres de paroles de Gérard Bessette et Hervé Bouchard

Auteurs-es

  • Stéphane Inkel

DOI :

https://doi.org/10.18192/analyses.v4i3.718

Résumé

À trente ans d’intervalle, Le cycle de Gérard Bessette (1971) et Parents et amis sont invités à y assister d’Hervé Bouchard (2006) visent tous deux à mettre en scène les effets de la mort du père sur ceux qui en subissent le deuil tout en insistant sur la modification de leur mode d’appréhension de la temporalité. Si l’écriture de l’histoire s’apparente, suivant Michel de Certeau, à un « rite d’enterrement » qui consiste à « faire une place au mort [pour] redistribuer l’espace des possibles », il s’agira de voir comment ce processus s’avère problématique dans Le cycle en raison d’un déficit symbolique de la figure du père qui reste à interroger. Car ce qui étonne, à la lecture de ces deux romans, c’est précisément d’avoir fait de la filiation leur question centrale au détriment du père dont l’écriture se proposait pourtant de cerner l’absence. On cherchera à interroger le sens du registre de l’attente qui s’inscrit par le biais de la figure récurrente du « messie » accolée à ces fils privilégiés que sont Julien et l’orphelin de père numéro six – voyant dans l’un et l’autre romans le symptôme d’une rupture épistémologique dans la représentation romanesque de l’historicité.

Abstract

Although more than thirty years separate their dates of publication, Le cycle by Gérard Bessette (1971) and Parents et amis sont invités à y assister by Hervé Bouchard (2006) both aim to depict the effects of a father’s death on the surviving family. In the process, the novels also highlight the resulting modification of the characters’ way of perceiving temporality. If the writing of history is similar to a “burial rite”, as Michel de Certeau puts it, it will be shown how this process is difficult within Le cycle because of the symbolic deficit of the father’s figure, an element that calls for further study. In fact, what is most surprising in both these novels is precisely how they insist on filiation rather than the explicit topic of the father. This article will thus examine the significance of the expectation (l’attente) that arises with the figure of the “messiah” that is linked to the favourite sons, Julien and the orphan son number six, questioning the epistemological rift of historicity depicted in both novels.

Téléchargements

Numéro

Rubrique

Dossier - Gérard Bessette