De George Sand à Henry Murger : note sur les débuts du bohémianisme (1835-1845)

Auteurs-es

  • Françoise Genevray

DOI :

https://doi.org/10.18192/analyses.v7i3.796

Résumé

L'étude de la bohème est une page importante dans l'histoire des représentations de l'artiste au XIXe siècle. La décennie considérée dans cet article correspond à l'intervalle séparant l'émergence de la bohème comme motif littéraire et sa consécration définitive par les feuilletons de Henry Murger (1845-1849). La double appellation bohème / bohémien pèse encore fortement à ce stade sur la figure journalistique et littéraire de l'artiste pauvre ou de l'intellectuel démuni que l'on rencontre chez Balzac (Illusions perdues) et Champfleury (Chien-Caillou). Cependant, les travaux sur la bohème (J. Seigel, N. Heinich, A. Glinoer) s'attachent peu aux multiples textes de Sand, qui, des Lettres d'un voyageur (1834-1836) à Teverino (1845) en passant par Consuelo et La dernière Aldini, intéressent cette phase initiale du bohémianisme. La fin de l'article met l'accent sur Horace (1842), roman où la figure mythique, presque intemporelle, du bohémien, artiste indépendant et vagabond, fait place à l'analyse d'une situation historique et d'un état social contraignants, qui n'offrent guère d'avenir aux talents créateurs d'origine populaire.

Abstract

The study of bohème is an important chapter in the history of nineteenth-century representations of the artist. The decade under scrutiny in the present article corresponds to the interval between the emergence of bohème as a literary motif and its definitive consecration through Henry Murger's feuilletons (1845-1849). The dual designation as bohème/bohemién still bears heavily, at this point, on the journalistic and literary figure of the penniless artist or the destitute intellectual as portrayed by Balzac (Illusions perdues) and Champfleury (Chien-Caillou). Research work on bohème (J. Seigel, N. Heinich, A. Glinoer), however, takes little account of Sand's numerous texts which, from Lettres d'un voyageur (1834-1836) to Teverino (1845) including Consuelo and La dernière Aldini, belong to this initial phase of bohemianism. The end of the article focuses on Horace (1842), a novel where the mythical, almost timeless figure of the bohemian as an independent, wandering artist gives way to an analysis of the constraints imposed by a historical situation and social conditions that offer very little scope for a promising future to creative talents of humble birth.

Téléchargements

Numéro

Rubrique

Articles hors dossier