Nouveau Roman, Nouveau Monde
DOI :
https://doi.org/10.18192/analyses.v8i3.916Résumé
Nouveau, ça ne veut rien dire. Preuve en est la facilité avec laquelle a été détourné le sens originel de l’expression « nouveau roman ». Avant-garde et modernité vont certes censément de pair : est nouveau ce qui n’est pas encore connu, ce qui étonne la réception, ce qui produit un changement radical. Les Amériques n’étaient pas l’horizon d’attente de Christophe Colomb et les lecteurs des années 1950 ne s’attendaient pas à la rénovation romanesque lancée rue Bernard-Palissy. Dans les deux cas, on n’avait rien vu venir, on ne savait pas ce qui arrivait, on ignorait vers quoi l’on se dirigeait, personne n’était vraiment préparé. Dans le champ littéraire de l'après-guerre, les perspectives étaient d’autant plus bouchées que l’horizon était recouvert des cendres d'Auschwitz et de celles de la bombe atomique. De là, en Europe, une littérature de la ruine, alors même que, de l'autre côté de l'Atlantique, les États-Unis sont un pôle d’attraction, géographique, historique et culturel, qui fascine tous ceux qui sont épris d'expérimentations et de liberté artistiques. C'est de là que les Nouveaux Romanciers vont prendre une envergure internationale et que plusieurs d'entre eux connaissent un regain d'inspiration, jusque même abandonner définitivement les terres connues de la narration.
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