Tissure et bigarrure dans <i>Le Roman comique</i> de Scarron
DOI :
https://doi.org/10.18192/analyses.v9i1.964Résumé
Le Roman comique de Scarron, publié en deux livraisons en 1651 et 1657, et resté inachevé après la mort de l’auteur, a longtemps été lu pour ses scènes burlesques, scabreuses et parodiques. Or, ces scènes proprement carnavalesques et amusantes ne constituent ni le fondement ni la plus grande partie du texte. Entre deux moqueries, Scarron parle d’un ton ou plus grave, ou plus romanesque. Il mélange allégrement les genres et juxtapose, de chapitre en chapitre, des passages aux tonalités parfois contradictoires, souvent dissonantes. Devant ce texte pluriel et à différents paliers, où la nouvelle de tradition espagnole et le récit biographique pénètrent l’espace du roman, plusieurs critiques ont reproché à Scarron un manque de savoir-faire en matière de composition romanesque. Cette lecture sévère et partielle de l’œuvre repose sur différentes attentes génériques, qui séparent radicalement et absolument roman, récit et nouvelle. Cet article se propose de montrer, au contraire, que la structure tripartite du Roman comique programme à même le texte un mode de lecture relevant du contraste générique, de la contiguïté des contraires et des possibles romanesques.
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