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A Re-Assessment of the Tunisian Democratic Transition
DOI :
https://doi.org/10.18192/potentia.v11i0.4623Mots-clés :
Transition démocratique, Tunisie, IslamRésumé
La Tunisie est souvent décrite comme le cas aberrant du Printemps arabe, le seul cas où une forme de transition politique s’est résolument produite. Le fait que cette transition ait d’abord mené à la prise du pouvoir du parti islamiste Ennahda a relancé les débats de longue date sur le rôle de l’Islam en politique, la relation entre religion et démocratie et les conséquences de leur incompatibilité potentielle pour l’avenir de la démocratie tunisienne. Une littérature considérable a tenté d’aborder ce sujet au fil des années, mais elle ne permet pas vraiment de comprendre les événements du Printemps arabe et de la transition tunisienne, et ce, surtout lorsqu’il s’agit de leur impact sur les partis islamistes eux-mêmes. S’inspirant de l’étude de Villalón sur l’Islam et la politique en Afrique subsaharienne, cet article soutient qu’au lieu de considérer si les acteurs tunisiens s’inscrivent dans une notion préconçue de la démocratie, nous devrions considérer le processus de marchandage politique lui-même comme démocratique; se concentrer sur l’essence de la démocratie plutôt que sur sa forme jette un éclairage différent sur le cas tunisien et permet d’expliquer différents résultats, notamment la libéralisation progressive des partis islamistes et l’épanouissement graduel mais particulier de la démocratie dans le contexte tunisien.